MATÉRIALITÉ DE L'ANTHROPOCÈNE

La question anthropocène exige de revenir à des réflexions sur un problème élémentaire, mais redoutable : celui des subsistances, c’est-à-dire celui de la façon dont les sociétés humaines assurent, via l’utilisation de ressources, l’organisation de la vie collective et organise ce que les géographes appellent l’écoumène, c’est-à-dire la base matérielle de l’espace de la vie sociale. On comprend bien que le capitalisme s’est fondé sur l’idée que rien ne pouvait ni ne devait s’opposer à une exploitation systématique des ressources des terres, des sols, et même de la biosphère. Depuis deux siècles, tout est fait pour assurer une abondance infinie de ressources, gage, dit-on, de progrès, de croissance et de liberté. Dans le cadre de cette imagination instituante, la maîtrise géopolitique du territoire est évidemment une des clefs du développement.

Nous réunissons pour discuter du fondement matériel du capitalisme, de l’impact de cette idéologie de l’extraction et de l’exploitation sur la planète et des perspectives de réorientation des rapports des acteurs politiques et économiques et des habitants aux matériaux extraits, deux grands penseurs de cette question. Le philosophe Pierre Charbonnier et le juriste Jedediah S Purdy.

Avec :
Pierre Charbonnier (France), philosophe
Jedediah Purdy (USA), juriste

Animé par :
Michel Lussault (France), géographe, directeur de l'École urbaine de Lyon

langues disponibles pour cette séquence : anglais / français

Vidéo du débat :